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Mise en place de la situation S0 par le professeur |
Incident de contrat IC1, ligne 10 : Ah ben nous on fait plus rien ! | Le professeur re-propose alors les termes du contrat et se place dans le rôle prévu : surveiller l'avancement de la classe par l'intermédiaire de G, élève cobaye. Dans ce cas l'incident donne l'occasion de la négociation. |
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Mise en place de S0 pour les élèves ; dans cet épisode les élèves construisent la figure, le professeur gère les actions de G qui est garant pour le professeur de l'avancée de la situation Attends, attends ; tu demandes à tes camarades, est-ce que vous avez fait le cercle ? (ligne 17) ce qui se manifeste par une avancée en parallèle des élèves et de G (lignes 21- 23) ; la perturbation engendrée par l'incident de contrat (IC1) précédent s'achève alors par le dialogue entre les élèves. |
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Première alerte |
Incident de contrat IC2 : ligne 33 déclenché par des difficultés de manipulation de la calculatrice. Devant les difficultés de manipulations rencontrées avec la calculatrice et devant la posture du professeur, un élève compare les possibilités des manipulations sur la calculatrice et sur l'ordinateur. | La perturbation locale est révélée par le brouhaha qui suit l'incident. Le professeur ramène la situation S0 à ses intentions d'enseignement qui sont en contradiction avec la situation elle-même construite non pas comme une épreuve du bac (pendant laquelle les élèves auront la calculatrice) mais comme une épreuve pratique (pendant laquelle les élèves travailleront sur ordinateur). Il se crée ici un petit décalage qui n'a pas de conséquences dans l'immédiat puisque la trajectoire semble continuer : ligne 45 P : Oui, bien sûr, évidemment. Très bien. Ah, G, je crois qu'on peut faire l'étape suivante, voilà, regardez ce qu'il a fait. |
Incident syntaxique, IS1, ligne 39, déclenché par les rétroactions de l'artefact. | La réponse du professeur semble régler le problème et maintenir la perturbation à un niveau local. Le répertoire de réponse semble bien rôdé pour reprendre la terminologie de Alison2010. L'épisode suivant montre cependant que la perturbation se poursuit. |
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Contrôle de l'avancée du travail et maintien de la dynamique par le professeur. Le professeur s'attache à maintenir une gestion conjointe de la trajectoire du cours par une régulation de la chronogénèse (ligne 62 : P : Alors ça marche ?), de la mésogénèse (ligne 57 P : Oui, c'est plus sympa de le nommer ; enfin, bon !) et de la topogénèse :
63 E8 : Construire les milieux
64 P : Alors, construire les milieux G, faut lire l'énoncé, regarde, il faut pas se tromper : Sur une question d'un élève (E8), le professeur répond en interrogeant G et revient dans la position de coalition avec l'élève cobaye, garant de l'avancée chronogénétique. |
Incidents syntaxiques, IS2-3, ligne 48, 58, provoquées par des interactions avec la calculatrice, ils ne créent que des perturbations locales, réglées par le professeur et/ou par les élèves eux-mêmes comme par exemple, ligne 60 : A mon avis il faut faire hop ! | Les perturbations locales agissent comme renforcement de l'action conjointe des élèves et du professeur : ligne 61 : Voilà ! Alors, faites pareil ! |
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Dans cet épisode, on voit le jeu du professeur qui régule l'avancée par des allers-retours entre l'élève cobaye et la classe. |
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Construction du point |
Incident syntaxique, IS4, ligne 71 ; le déclencheur est la traduction dans la syntaxe de la machine de la construction d'un point par rotation. | La perturbation se poursuit et nécessite de reprendre la construction pas à pas ; il s'agit, pour obtenir l'image par une rotation d'un objet, de pointer la valeur de l'angle, le centre puis l'objet ou bien le centre, la valeur de l'angle puis l'objet. La perturbation et la réponse adaptée participe à l'instrumentation des élèves qui suivent la construction, mais aussi à celle du professeur qui modifie son répertoire de réponses, comme illustré dans l'épisode suivant, ligne 85, 86 : Madame, comment on met le point ![]() ![]() ![]() ![]() |
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La construction pas à pas faite conjointement par G et les élèves de la classe, guidée par le professeur pourrait sembler suffisante pour clore la perturbation ; elle se prolonge cependant au delà de l'épisode : ligne 104 : Comment il faut faire pour faire ça ? puis lignes 107, 110, 156 : On fait dans l'ordre, le truc, hein !, Oui ! Donc, c'est bon ; nombre, après le centre... Donc c'est O le centre, Alors t'as mis |
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Lien entre mathématique et technologie : dans ce très bref épisode, le professeur interrogé sur un problème d'ordre syntaxique (Comment faire tracer l'image d'un point par une rotation donnée) répond en utilisant un argument d'ordre mathématique : ligne 105 ; la construction d'un répertoire de réponses initié par la perturbation engendrée par IS4 se poursuit. |
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Dans cet épisode, le professeur se promène dans la classe et fait refaire la construction de l'image d'un point par la rotation a un autre élève. |
Incidents syntaxiques, IS5, IS6, ligne 113, 116 : le déclencheur est encore une fois une rétroaction de l'artefact. | L'incident déclenche lui-même un nouvel incident syntaxique qui débute ligne 116. |
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Cet épisode correspond à un dialogue entre deux élèves et le professeur dont le but est de régler le problème de la suppression d'un point provoqué par l'incident syntaxique IS6 ; la réponse ne fait pas partie du répertoire de réponses du professeur, mais il engage le dialogue avec les élèves pour résoudre le problème syntaxique ce qui participe à l'élargissement de son répertoire. Il se déroule en parallèle de la dynamique générale de la classe et participe d'une part à la modification du contrat initial (avancement de tous conjointement) et à l'évolution de la genèse documentaire des élèves et du professeur (lignes 140-142). |
Incident syntaxique, IS6, ligne 121 : la traduction du geste dans le registre de représentation de la calculatrice n'est pas naturel. Trois registres de représentation sont présents : le registre du dessin manuel dans lequel la suppression est le résultat d'un coup de gomme, le registre de dessin de la calculatrice qui peut être réalisé par la procédure expliquée par E''' (ligne 140), et enfin le registre de dessin du logiciel sur ordinateur où le clic droit permet de sélectionner le point et la touche Suppr de le supprimer. Cet extrait illustre bien le type incident syntaxique , en croisant ici trois syntaxes différentes suivant les contextes dans lequel se trouve le sujet. | La perturbation ne semble pas dépasser la durée de l'incident au niveau local des trois protagonistes, mais crée dans le fonctionnement des élèves impliqués une perte de dévolution, la situation mathématique étant masquée par cette conversion de registres. Perturbation que l'on retrouve dans l'épisode suivant. |
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L'épisode ci-contre montre une reprise topogénétique par le professeur qui revient vers G pour relancer la dynamique de la classe ; cet épisode se termine par un incident de frottement. |
Incident de frottement, IF1, ligne 150 ; le déclencheur de cet incident est la perturbation engendrée par les incidents syntaxiques précédents qui ont maintenu les élèves dans une situation de référence ; aucune expérience sur les objets mathématiques ne permettaient de sortir du milieu objectif ici représenté par les touches de la calculatrice. | La perturbation engendrée par l'incident est un maintien dans une situation de référence qui entraîne le professeur à préciser le sens du problème. |
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Le professeur replace dans le milieu matériel l'énoncé et le but du problème que la perturbation précédente avait rejeté et il prend alors appui sur cette perturbation pour faire un rappel général à la classe de l'objectif du problème: lignes 160, 164. L'épisode se termine par la construction sur la calculatrice d'un triangle équilatéral et la demande aux élèves de bouger les points dans la construction pour arriver à la conjecture souhaitée. |
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La construction réalisée par E6 repose sur une erreur initiale de syntaxe : pour construire un cercle, une méthode consiste à désigner le centre puis un point du cercle. E6 a désigné le point de construction du cercle comme le point |
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Incident syntaxique IS7 ligne 170 ; le déclencheur est la rétroaction de l'artefact. | Comme précédemment, la perturbation se poursuit le long de l'épisode et participe à la perte de sens du problème de mathématiques. |
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Le professeur se déplace dans la classe et regarde les écrans ; un élève (E7) a réussi la construction et peut faire bouger les points. Les effets de la perturbation jouent ici sur le professeur qui demande de faire bouger le point (ligne 180) mais ne revient pas à la situation mathématique. |
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Le professeur profite de l'événement précédent pour interpeler l'élève cobaye et reprendre la direction de la progression commune de toute la classe (ligne 180). |
Incident syntaxique IS8, ligne 182 provoqué par l'utilisation de la géométrie dynamique sur la calculatrice. | Une première conséquence de cet incident est le dérèglement de la gestion chronogénétique de la situation par le professeur ; elle souhaite faire avancer la classe vers la résolution mathématique du problème et l'incident retarde ce changement d'activité comme les indices des lignes 185, 187 et 193 en témoignent. Une deuxième conséquence est une modification du contrat : la discussion avec l'élève cobaye n'a pas un sens général et la classe s'échappe comme les rappels à l'ordre le montrent (lignes 189, 191). |
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Dès que l'élève cobaye a terminé la construction, le professeur s'empare de la question mathématique. |
Incidents de contrat, IC4-5, lignes 194, 200. Dans cet épisode, deux incidents de contrat complémentaires se superposent :
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C'est un début de perturbation majeure dans la classe, cet épisode étant le déclencheur d'une perte de contrôle des trajectoires individuelles de la part du professeur, et d'un désinvestissement de la part des élèves. Un indicateur de cette perturbation menant à des trajectoires chaotiques est le nombre de rappels à l'ordre ( Chut ) prononcés par le professeur jusqu'au bout de l'enregistrement. |
P : Bon, alors, il est où ce triangle ?
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Pendant que E se dirige vers le tableau, P s'adresse à d'autres élèves et surveille les constructions qui ne sont pas toutes réalisées ; dans un souci chronogénétique, le professeur ne s'attarde pas longtemps sur ces manques et modifie sensiblement le contrat. |
Incident de frottement IF2, lignes 202-208 ; le déclenchement de cet incident est lié au changement de position dans la situation du professeur. Comme l'analyse ascendante l'a montré, l'absence de situation S-1 de la partie expérimentale fait que le professeur se trouve entre deux positions : observateur de la situation S-2 expérimentale ou de la situation S-1 théorique. | Cette double position provoque une déstabilisation des élèves et une rupture de contrat dont le nombre important de rappels à l'ordre de l'épisode suivant est un indicateur. Les élèves ne reçoivent plus de réponses (lignes 207, 209) : les trajectoires sont ici divergentes. |
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Le professeur accélère le temps en proposant un dialogue dirigé avec un élève. On perçoit dans la classe les perturbations par un décrochement important d'une partie des élèves qui se désintéressent à la fois de la construction sur la calculatrice et de la résolution du problème, puisque le contrat veut que la partie expérimentale soit une aide à la partie théorique. L'abandon de cette construction empêche la poursuite de l'implication. |
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Incident de contrat, IC6 ligne 221 ; | Le changement de posture du professeur provoqué par l'incident de frottement des lignes 202-208 n'est pas compris. La fin de la séance, (non enregistrée) accentue les décrochements et la perte de contrôle du professeur. |
Gilles 2012-03-05