Conclusion

Ces répertoires et leurs contenus constituent une mémoire collective des travaux de la classe dont le professeur peut se servir, comme on le verra dans les observations du lycée B. Cependant, cette fonctionnalité est tributaire de la volonté de rendre collectif le travail privé de chaque élève et passe nécessairement par une institutionnalisation dans la classe qui n'a pas été effective dans les observations du lycée A, comme en témoigne les entretiens avec Marie ; à la question,  Devront ils sauvegarder leur travail sur l'ordinateur ou la calculatrice ? , Marie répond par la négative ; comme plus tard, lorsqu'un élève lui pose la question :

242
F : On sauvegarde, madame ?

243
P : Oh faites comme vous voulez !

244
G : Ah, si on sauvegarde, celui là il m'a plu.
Annexe o2H1234

La posture de Marie dans la situation noosphérienne donne implicitement une fonction publique de brouillon à la calculatrice et interdit l'exploration des propriétés de mémoire et d'organisation des idées dans le domaine public. Cette différence apparaît nettement dans les contenus des calculatrices des élèves de Pierre et de Marie : dans toutes les calculatrices des élèves de Pierre sont présents des dossiers ou des fichiers relatifs à une leçon ou un devoir, ce qui n'est pas le cas pour les calculatrices des élèves de Marie comme le montre les contenus de la calculatrice de G2 qui évoluent au cours de l'année, mais sont construits comme une suite de  brouillons  , les fichiers étant nommés  br1 , br2 , etc.

Gilles 2012-03-05