La solution guidée par l'énoncé conduit à un calcul sur les nombres complexes utilisant l'écriture complexe de la rotation. Ainsi :
Et les milieux ,
et
ont pour affixes respectives :
et dans ces conditions :
ce qui permet de conclure : le triangle est équilatéral car isocèle et d'angle au sommet
.
Cette solution est calculatoire et rapide mais ne permet pas de comprendre le phénomène géométrique en jeu.
Une démonstration géométrique
Une démonstration géométrique repose sur le lemme suivant :
Lemme : Soit un parallélogramme et
et
les triangles équilatéraux directs construits sur les côtés du parallélogramme. (Voir figure lemme). Alors,
est un triangle équilatéral.
Si on considère les triangles et
: les côtés
et
sont de même longueur puisque
est un parallélogramme. Les côtés
et
sont aussi de même longueur, puisque les côtés d'un triangle équilatéral.
Par ailleurs, si on considère la rotation vectorielle d'angle l'image du vecteur
est le vecteur
et du vecteur
est
; par conséquent les angles de vecteurs
et
sont égaux. Par conséquent les angles géométriques
et
sont de même mesure. Les triangles
et
sont isométriques et finalement les angles
et
ont même mesure et
.
On en déduit alors que vaut
et par conséquent que le triangle
est équilatéral.
Utilisons alors ce lemme dans le problème. J'appelle ,
et
les symétriques de
par rapport à
,
et
.
Comme illustré sur la figure dem1, et comme est un parallélogramme,
et
sont des triangles équilatéraux construits sur deux côtés consécutifs de ce parallélogramme, par application du lemme, le triangle
est équilatéral. En particulier, l'angle
Considérons alors les triangles et
(Figure dem2),
On en déduit que les triangles et
sont isométriques et donc que les angles
et
sont de même mesure ; par conséquent
On en déduit alors que est équilatéral.
En utilisant alors l'homothétie de centre et de rapport
, l'image de ce triangle est le triangle
qui est donc, lui aussi équilatéral.
Cette démonstration géométrique, bien que n'utilisant que des objets mathématiques connus en terminale n'est cependant pas simple et demande une analyse fine de la figure de géométrie. Il est d'ailleurs remarquable que la démonstration utilisant les nombres complexes soit si simple et rapide, alors que les arguments géométriques sont, quant à eux, délicats à mettre en évidence. C'est bien sûr l'intérêt de cet exercice qui montre la puissance de l'outil des nombres complexes et une difficulté, puisque l'on ne peut comprendre cet intérêt sans s'être heurté à la démonstration géométrique. L'expérience géométrique qui consiste à représenter la situation dans un logiciel de géométrie dynamique ne peut ainsi pas être mis en relation avec le raisonnement algébrique proposé, ce qui ne fait qu'accentuer le fossé existant entre l'expérience et le raisonnement, déjà mis en évidence dans la situation précédente.
Gilles 2012-03-05