Les calculatrices dans une genèse documentaire

Les conclusions tirées de l'observation dans le lycée A portait sur la position de la calculatrice dans le système de ressources des élèves et des tensions existantes entre les propriétés de la calculatrice considérée comme une ressource numérique dont les potentialités s'étendent au delà des possibilités de calcul et de représentation et les conceptions du professeur et des élèves de ce que peut être un système documentaire. Les incidents créés par les décalages entre les domaines privés, collectifs et publics de l'usage des calculatrices avaient pu être mis en évidence par le regard croisé sur les contenus des calculatrices et l'activité des élèves dans la réalisation d'une tâche. Les observations des contenus des calculatrices dans le lycée B avait pour objet de confirmer ou de compléter ces hypothèses et les types d'utilisation repérés précédemment. On note une absence de programmation, même élémentaire dans les calculatrices. Interrogé à ce sujet, Jean à confirmé qu'il n'avait jamais montré ces potentialités aux élèves :  C'était une première SVT et ils n'étaient pas demandeur de ce genre de choses ; l'an dernier, les spécialités SI programmaient presque tous ! .

Les contenus de six calculatrices (plus d'un quart des calculatrices de la classe) dont celles de F1 et F2, les deux élèves observées lors de la séquence  Réaction . Il apparaît très clairement, comme synthétisé dans le tableau synthB1, que les types déjà répertoriés se retrouvent dans les contenus des calculatrices des élèves de la classe de Jean. En particulier, la calculatrice-brouillon est particulièrement présente, puisque toutes les calculatrices possèdent au moins un fichier évoluant dans le temps et dont les pages contiennent des calculs ou des représentations graphiques de fonctions. De la même façon, la calculatrice-répertoire de notes est encore présente dans toutes les calculatrices, qu'il soit pérenne et reste disponible sur plusieurs mois ou local, en lien avec un travail ou une évaluation spécifique.

Figure: Un exemple de communication dans le domaine privé
Image communicationprivee

Cette observation confirme également que l'organisation de la calculatrice n'est pas spontanée parce que la calculatrice reste un artefact spécifique de l'école ; ainsi, les répertoires et les fichiers construits en classe avec l'aide du professeur sont présents mais très peu d'autres répertoires sont construits. Les seuls visibles sont des répertoires de notes permettant de stocker des éléments du cours en physique-chimie ou en mathématiques. En particulier, le fichier des données de la séquence  Réaction  sont présents dans presque toutes les calculatrices (cinq sur six), avec pour certaines les représentations graphiques des données avec différents types de graphique. De même, l'utilisation dans le domaine privé ne transparait pas dans les contenus des machines sauf, très localement, comme le montre la figure comprive, page d'un fichier rapidement supprimé de la calculatrice.

Gilles 2012-03-05